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BIOGRAPHIE:

Perspectives Architecturales en Afrique du Nord.

Edifices administratifs, ambassades, résidences privées, centres spirituels et culturels...Toutes ces réalisations témoignent de l'ampleur et de la variété de la carrière de l'architecte Fares. Il est de ceux qui personnifie, au plus juste, le métier d'architecte, du grec arkehitektôn, maître contructeur.

Il est né à Rabat, au Maroc, en 1922. En 1937, à l'âge de 15 ans, il devient très tôt l'apprenti de Antoine Marchisio, alors Chef du Service d'Architecture du Maroc. C'est en 1940 qu'il fait la connaissance de l'historien Henri Terrasse, alors directeur de l'Institut des Hautes Etudes Marocaines. Menant de front la fin de ses études à la Faculté de lettres de Rabat et sa carrière, il devient architecte des chantiers de construction et de restauration des sites historiques.

C'est en 1947 que l'Ordre National Français d'Architecture basé à Rabat, pendant le Protectorat, lui reconnait la qualité d'Architecte DPLG. Il devient ainsi le premier citoyen marocain diplomé en Architecture, devenant le Doyen de sa profession avec son ami et collègue Elie Azagury.

Afrique, Europe, la Méditerranée se traverse d'un pas. Une enjambée que Fares effectue régulièrement dans la perspective de mieux appréhender la réalité de ses contemporains. Il voyage donc à travers l'Europe: élargit ses connaissances techniques, enrichit son éducation conventionnelle au contact des expositions internationales. La confrontation entre ses conceptions traditionnelles marocaines et la pensée avant-gardiste des écoles européennes lui fournit le maillon manquant. En effet, très tôt, il s'interroge sur les problèmes de logements sociaux et d'aménagement urbain dans un pays où évolution politique et économique sont en rapide mutation. Le résultat de ses périples se matérialise par une série de réalisations fonctionnelles adaptées aux besoins d'une société marocaine de plus en plus industrialisée.

L’ère de la modernisation engendre une expansion urbaine qui avance telle une mécanique, déshumanisant lieux de travail et lieux de vie. L’homme se retrouve ainsi au cœur d’un univers architectural sans vie, déraciné de son histoire et de ses racines.
Ce sont ses aspirations humanistes et son sens de la responsabilité sociale qui guident Fares dans ses prises de positions professionnelles.
Ses créations tiennent comptent de l’humain. Baignés de lumière, les édifices de l’architecte Fares privilégient l’espace et respectent la nature. Les façades s’ouvrent sur des horizons de jardins. Empreints de sérénité, ces bâtiments créent un environnement favorable dans lequel les individus évoluent harmonieusement.
Sur le plan technique, bien qu’appartenant à la mouvance des Modernistes, tels Mies van der RoheAlvar Aalto et Richard Neutra, avec notamment l'Institut de Survie par le Design, Fares s’est toutefois singularisé par un style novateur, mis au service de l’esthétisme et du pragmatisme architectural. Mais au-delà de cela, il se distingue par un style qui a la particularité de contenir des éléments de l’architecture traditionnelle mauresque et de rester dans une pureté minimaliste des traits.
Son travail a, au fil des années, établi une passerelle entre modernité et tradition, préservant l’identité culturelle de son pays d’origine. Ce respect des racines le conduit à militer pour l’utilisation des matériaux locaux. Son insistance porte également sur l’emploi logique des artisans du pays, seuls dépositaires d’un savoir-faire ancestral. Une manière supplémentaire de renforcer les liens entre une communauté et son environnement.
L’unicité du style architectural de Fares a contribué, d’une certaine manière, à faire entrer l’Afrique du Nord dans l’ère du futur, tout en renforçant l’identité d’âme et de culture de sa population.

En 1954, il signe "la Lettre des 128" pour l'Indépendance. Alors urbaniste en chef pour les villes de Rabat et de Casablanca, il est rapidement nommé Commissaire du Gouvernement en 1958 (représentant du gouvernement auprès de la C.I.F.M., géré par PARIBAS).

Fin des années 50-60, il accède logiquement à la fonction de Conseiller en chef auprès du Ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme Mr. Mohamed Douiri. De 1960 à 1979, il a travaillé avec Mr. A. Benabdelali et Mr. Hassan Zemmouri Lachjichi,  Ministres de l'Urbanisme. Puis il est chargé de Missions à l'étranger pour le compte du Ministère des Habous et de la Culture sous la direction de Mr. Sidi Baba, Ministre des Habous et des Affaires Islamiques.

Toutefois, les impératifs de sa vie privée lui font refuser, à plusieurs reprises, l'accès au rang de Président de l'Ordre des Architectes.
La construction de centres spirituels le retient plusieurs mois en Afrique Occidentale. C'est affaibli de ce séjour qu'il rentre, en octobre 1979, à Rabat. A peine arrivé, il doit pourtant se rendre d'urgence à Tanger: la grande structure religieuse en pleine édification pose problème! De retour à la capitale, il mourra d'épuisement, dans la nuit même, accablé par le poids des contraintes physiques de son travail, et victime d'une négligence médicale à l'hôpital, 2 heures après être admis aux Urgences.

Du continent européen aux horizons nord africains, les édifices de l'architecte Fares sont un testament indélébile de la carrière d'un homme de passion, guidé par une volonté individuelle tenace et une discipline spirituelle rigoureuse. De la conception d'habitation à la planification urbaine, son travail témoigne d'une vie dédiée à la maitrise de son art. Il fut inextricablement lié aux évènements architecturaux les plus importants de son époque. Ce qui fit de Fares un des bâtisseurs de l'avenir de l'Afrique du Nord.

BIOGRAPHY:

Architectural perspectives in North Africa.

Mr. Fares was born in 1922 in the city of Rabat, Morocco. In 1937, as a young man of fifteen he found his calling when he became the architectural apprentice to Antoine Marchisio, then head of Morocco's Urban Planning Department. In his atelier Fares was intimately connected to the important architectural events of the time, linking him inextricably to the future of the North African skyline. Soon after, in 1940, he met the art historian Henri Terrasse, director of the Institut des Hautes Etudes Marocaines.
While finishing his university studies at the Rabat “Faculté de Lettres”, Fares worked as an advanced architect, supervising construction sites and designing buildings.

In 1947, he became the first Moroccan citizen to graduate from the National French Board of Architecture, thus becoming the Dean of this Profession together with his friend and colleague, Elie Azagury

His experience as a practicing architect in a rapidly changing Morocco forced him to wonder about housing, traffic, and the environment. After his formal education Fares toured Europe and visited international exhibitions in order to familiarize himself with Modernist structures that were uncommon in North Africa at the time. This experience provided the master link between the traditional design he had learned during his formative years and the forward thinking of the European schools. The result was a series of functional designs that responded to the needs of the increasingly industrialized Moroccan culture.

Belonging to the same trend launched by earlier Modernists like Mies van der RoheAlvar Aalto and Richard Neutra, with the Institute for Survival through Design, Fares´ innovative style produced beautiful yet efficient designs.
But, as a humanist with a deep sense of social responsibility, it was the intent of Fares to have a positive influence on the lives of people. The mechanical nature of urban expansion during modernization often dehumanizes and alienates as people become separated from their history by living and working in structures that do not reflect their past. By incorporating ancient Moroccan forms into his minimalist designs he established a bridge between modernity and tradition, thereby helping to preserve the population´s sense of cultural identity.
His human-centric design philosophy produced buildings that are full of light and space, whose facades often face each other while overlooking serene gardens, creating a setting where individuals can evolve through healthy social interaction instead of isolation.

All of his designs integrate with the original site, using the natural flow of terrain to link concept harmoniously with nature.
And he insisted that all construction take place using materials, labor, and craftsmanship that were locally produced, further strengthening the bonds between the community and their surroundings.

He incorporated and took into account during the construction and installation of buildings, Moroccan art, and engineering forms of other historical monuments such as the Quaraouiyine Mosque.
Thus the unique style of Fares helped bring North Africa into the future while strengthening the soul of its people.

Fares was a man who epitomized the word, “architect”. The wide variety of his structures that dot the North African landscape are an indelible testament to his mastery of the art.
From restoration and landscape to design and urban planning, the breadth of his career was vast. He designed and supervised the construction of administrative buildings, private residences, hotels, apartments, spiritual and cultural centers, and embassies. He was directly responsible for the City Planning Studies and Urbanism Plans for the cities of Rabat and Casablanca. Soon after he was given the position of Chief Advisor at the Ministry of Housing and Urban Development, Habous and Culture. Several times he declined to become the Director of the National Order of Architecture, favoring instead his private life. Nevertheless he signed the letter for Independence "la Lettre des 128" in 1954, and he was appointed “Commissaire du Gouvernement” in 1958.

At the end of the 50s and 60s, he logically acceded to the position of Chief Advisor to the Minister of Housing and Urbanism Mr. Mohamed Douiri. From 1960 to 1979, he worked with Mr. A. Benabdelali and Mr. Hassan Zemmouri Lachjichi,  Ministers of Urban Planning. Then he was in charge of Missions abroad on behalf of the Ministry of Habous and Culture under the direction of Mr. Sidi Baba,  Minister of Habous and Islamic Affairs.

In October 1979, upon returning to Rabat in poor health after several months in West Africa where he had been supervising the construction of several spiritual centers, he was immediately called to a large religious structure in Tangier to resolve an urgent problem. The physical pressures of his work finally overwhelmed him. After solving the problem in Tangier he returned to Rabat where later that night he died of exhaustion, and lack of proper care at the hospital, victim of medical negligence at the emergency department.

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